Père, Mère et Enfant Intérieurs

3 juin 2012/dans Les articles d’Olivier Soulier /

Os de mon OS témoigne dans son expression comme dans son étymologie de notre relation à notre famille et de l’amour que nous espérons tous.

Le mot « pancréas » vient du grec « pan » (« tout ») et de « creas «  (« la chair »).
Dans l’antiquité, on l’appelait aussi « callicreas » ( « la similitude de la chair”). Cette double étymologie indique donc bien que cette glande située dans l’abdomen est en rapport avec « la chair de notre chair », autrement dit la famille.

Amour incarné
Pour comprendre cet organe mystérieux, il faut se remémorer le parcours digestif. Venant de l’estomac, où l’acide gastrique l’a déjà beaucoup travaillé, le bol alimentaire arrive dans le duodénum. C’est là que deux glandes fondamentales vont contribuer à sa digestion dans l’intestin  : le foie qui sécrète la bile et le pancréas qui sécrète le suc pancréatique.
Ces deux organes vont représenter les deux formes de notre famille, celle qui est sensée nous aider à aborder et digérer la vie pour en extraire le meilleur.
Le foie représente notre famille matérielle. L’argent, la maison, la nourriture, l’intendance. La famille “ ventre plein, cul propre, sécurité matérielle “.
Le pancréas représente quant à lui notre famille sur le plan essentiel, affectif. C’est celle qui nous porte et nous nourrit de son amour et de sa capacité de dévotion à notre croissance au sens le plus noble du terme. C’est l’amour au sens des enfants “ Os de mon Os “ “ Chair de ma Chair “. Le parent prêt à mourir pour son enfant, lui donnant la substantifique moelle de ce qu’il a de plus cher. Ce quelque chose d’indéfinissable qui fait de nous des êtres humains au-delà de la simple survie de l’espèce et du devoir parental. Une forme d’incarnation de l’espérance légitime d’amour qui peut habiter chacun de nous.
Le pancréas est atteint chaque fois que ce principe est dévoyé.
Les mots qui définissent le mieux les maladies du pancréas sont “ignominie“ ou “infamie“.

Un double rôle
Le pancréas a deux fonctions essentielles qui se complètent et sont les deux versants d’une même fonction symbolique.
Il sécrète des sucs digestifs (ou enzymes pancréatiques) aidant à la digestion du bol alimentaire. C’est le pancréas exocrine, qui sécrète vers l’extérieur, qui est ici l’intérieur du tube digestif. Il nous donne ainsi les moyens de prendre le meilleur du monde. Le pancréas exocrine peut être atteint et se manifester par des digestions plus difficiles avec selles grasses au premier stade, puis par des pancréatites ,qui sont des formes explosives de révolte contre l’ignominie, ou par des formes plus graves comme les cancers au stade ultime.
Cette fonction destinée à traiter l’extérieur sera reprise par l’autre pancréas à l’intérieur. Dans son versant endocrine (sécrétion d’hormones dans le sang), le pancréas sécrète en effet l’insuline et le glucagon, qui sont les deux hormones fondamentales de l’équilibre du sucre. L’insuline permet l’utilisation du sucre qui peut entrer dans les cellules ou constituer des réserves dans le foie ou les organes. Le glucagon permet de déstocker le sucre en cas de besoin. Ces deux hormones s’équilibrent comme les deux membres d’un couple parental.

Papa insuline
L’insuline correspond à la fonction paternelle. C’est le père en qui j’ai confiance. Je sais que je pourrai toujours compter sur lui, grâce à son autorité à la fois ferme et rassurante. Nul besoin de stocker. Mes approvisionnements sont sécurisés. Cela peut correspondre à la phrase biblique “ le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien“ (Psaume 23). Concrètement, le père assure le remplissage du frigo symbolique. Si votre père vous manque ou que vous n’avez pas confiance en lui, vous pourrez vous fabriquer du père symbolique en sécrétant de l’insuline et ce sera l’obésité. Si son autorité est ressentie comme trop dure, ce sera plutôt une situation propice au diabète.

Maman glucagon
Le glucagon correspond à la fonction maternelle. Celle qui vous met à disposition sur la table, en la prenant dans le frigo symbolique, la nourriture dont vous avez besoin. Celle qui vous fait confiance sans s’inquiéter, qui n’a pas besoin de contrôler ce que vous allez faire ou de mesurer si vous lui rendez l’amour qu’elle vous donne. Le don de l’amour, sans attente de retour. Ce que les enfants qualifient bien en disant “ donné c’est donné, repris c’est volé “. Celle qui dit “prends ce dont tu as besoin et va vivre ta vie sans te retourner ni des yeux ni du coeur “. Cette mère symbolique-là est essentielle pour se sentir libre de grandir et de prendre son autonomie. A défaut, vous pourrez tenter de vous en fabriquer en sécrétant du glucagon. Ce sera le versant de la boulimie et de l’anorexie.

Père et mère vous accordent ainsi le cadeau de la vie dans la liberté et la sécurité. C’est peut-être la forme la plus matérielle de l’amour. C’est lorsqu’on ressent un manque dans l’une ou l’autre de ces dimensions de l’amour familial que le pancréas manifeste un déséquilibre dans une insuffisance digestive, une pancréatite ou dans une maladie de la gestion du glucose.

Dr Olivier Soulier

Parangon : « Le mot qui définit le mieux les maladies du pancréas est « ignominie ».

AVERTISSEMENT : la rubrique « médecine d’aujourd’hui » apporte un regard neuf sur les maladies, leur sens psychique et symbolique. Cet éclairage nouveau peut vous aider, mais soignez vous en accord avec votre médecin.